Qu’est-ce qu’une Fécondation In Vitro (FIV)

La FIV est une technique biologique qui permet d’obtenir une fécondation en dehors du corps humain. Deux techniques de FIV ont été développées, elles diffèrent par le mode d’obtention de la fécondation.

Nous vous présentons ici la FIV sans micromanipulation. Cette méthode de fécondation permet de réaliser la fécondation hors de l’organisme, lorsqu’elle ne peut se faire naturellement.

INFERTILITE D’ORIGINE FEMININE
Le plus souvent ALTERATION DES TROMPES (absence – obstruction – altérées)
Endométriose
Troubles de l’ovulation

INFERTILITE D’ORIGINE MASCULINE
Le nombre et ou la mobilité et/ou la morphologie des spermatozoïdes (après des tests de sélection du sperme au laboratoire) présentent une anomalie.
On appelle Une numération faible une OLIGOSPERMIE
Une mobilité faible une ASTHENOSPERMIE
Une morphologie altérée une TERATOSPERMIE

INFERTILITE INEXPLIQUEE
On parle sur le plan médical d’une INFERTILITE IDIOPATHIQUE (terme équivalent)
Aucune cause de l’infertilité du couple a été retrouvée. En général la FIV arrive en seconde intention lorsqu’il existe un échec de traitement antérieur (échec de plusieurs tentatives d’inséminations)

Étape identique pour la Fécondation in vitro Classique ou la Micro-injection intra-cytoplasmique (ICSI).

La ponction ovocytaire a lieu au bloc opératoire, par voie endo-vaginale (voie naturelle), sous anesthésie locale le plus souvent, à l’aide d’une sonde d’échographie vaginale munie d’une aiguille.
Le gynécologue agrée qui vous a suivi durant votre stimulation de l’ovulation va aspirer le liquide de tous les follicules visibles à l’échographie. Les seringues remplies de liquide follicullaire sont directement remises au laboratoire de FIV pour un examen immédiat.

 

Les follicules sont visibles à l’aide de l’échographie, ils mesurent quelques centimètres. Le nombre de follicules peut légèrement varier entre l’échographie pratiquée quelques jours avant la ponction et l’échographie pratiquée le jour de la ponction. Dans chaque follicule, le laboratoire recherche un ovocyte. (Il faut avoir la notion que certains follicules ne contiennent pas d’ovocytes).
L’ovocyte est une cellule qui nécessite l’utilisation d’un microscope pour être mis en évidence. Le laboratoire apprécie l’état de maturité de l’ovocyte. Seuls ceux que l’on appelle les ovocytes « matures » (en métaphase II de division) vont être capables de fusionner avec un spermatozoïde pour donner un embryon.

Fécondation in vitro simple

Le laboratoire va permettre la mise en contact de tous les ovocytes recueillis à la ponction avec les spermatozoïdes

sélectionnés par test de migration. Seuls les ovocytes matures vont pouvoir féconder.

Environ entre 50 et 80 % des ovocytes matures vont féconder. Le jour suivant la ponction, les couples peuvent joindre le laboratoire (Voir informations pratiques), il lui donnera le nombre d’ovocytes fécondés. On appelle ce stade le pré-embryon ou 2ProNucléi (2PN). Les pronuclei étant les deux nucleus (noyaux) féminins et masculins.

Le transfert embryonnaire a lieu au deuxième ou au troisième jour après la ponction. Le laboratoire vous donne tous les renseignements relatifs à ce transfert.

Au moment du transfert, le laboratoire examine l’embryon, il sélectionne les embryons les plus aptes à donner les meilleurs chances de grossesse. En accord avec le couple et le gynécologue, un à deux embryons sont replacés dans la cavité utérine (pour éviter le risque de grossesse multiple), les embryons sélectionnés restants sont cryopréservés (congelés ou vitrifiés).

FIV et ICSI n’influent pas sur l’avenir des enfants à 5 ans *
Parce qu’elle est la plus vaste et la plus prolongée, l’étude présentée aujourd’hui à Madrid sur l’avenir des enfants conçus par fécondation in vitro (FIV) ou par injection intracytoplasmique de spermatozoïdes (ICSI) est rassurante. Le Pr Christina Bergh (Göteborg, Suède) rapporte au congrès annuel de la Société européenne de reproduction humaine et d’embryologie, l’analyse des cinq années de suivi de 541 enfants issus d’ICSI, de 440 de FIV et de 542 témoins conçus naturellement. Les participants ont été enrôlés en Belgique, au Danemark, en Grèce, en Suède et au Royaume-Uni. L’étude a porté sur les événements obstétricaux et néonatals ainsi que sur le développement physique, cognitif, psychologique, affectif et social des enfants. Les relations à l’intérieur de la cellule familiale n’ont pas été négligées. Il ressort du travail européen qu’à l’age de 5 ans les enfants ne présentent pas de différence staturopondérale significative. Leur parcours médical est similaire, avec comme différence davantage d’hospitalisations chez les enfants nés d’une ICSI ou d’une FIV. Mais les chiffres demeurent très bas,puisque les admissions sont de l’ordre de 1 % dans les trois groupes.

Les filles dépassent les garçons
Le transfert embryonnaire a lieu au deuxième ou au troisième jour après la ponction. Le laboratoire vous donne tous les renseignements relatifs à ce transfert. En ce qui concerne le développement intellectuel, les tests verbaux ou de quotient intellectuel sont également comparables à ceci près que les filles dépassent les garçons. Le développement moteur global ou fin n’est pas altéré. Ces enfants ne présentent pas plus de troubles du comportement ou de difficultés psychiques. Les auteurs relèvent toutefois un taux de malformations plus élevé dans le groupe né d’une ICSI. Ils ne se l’expliquent pas et évoquent la possibilité d’un biais de sélection parmi les témoins. En ce qui concerne les parents, leur niveau de stress est le même dans les trois groupes. Les mamans ayant subi une ICSI semblent plus impliquées dans leur rôle de mère que celles passées par la FIV. Il en va de même pour les pères, plus proches de leur enfant après ICSI que dans le groupe témoin. Les médecins n’ont relevé aucune altération liée au mode de conception dans les relations des parents entre eux ou avec leur enfant. Il n’existe pas de sur-risque de retentissement socio-affectif négatif, que ce soit sur les parents ou les enfants. Les résultats rassurants de ce travail de grande envergure lèvent les derniers doutes qui avaient été exprimés sur la santé et le bien-être de ces enfants. D’ailleurs, des résultats semblables avaient été publiés l’an passé par une équipe australienne (Garth Leslie et coll.), mais les effectifs et la durée étaient inférieurs.
En accord avec le couple et le gynécologue, un à deux embryons sont replacés dans la cavité utérine (pour éviter le risque de grossesse multiple), les embryons sélectionnés restants sont cryopréservés.

Dr Guy BENZADON
* Article publié dans LE QUOTIDIEN DU MEDECIN N°7366 du jeudi 3 juillet 2003